La thérapie existentielle est un travail sur les quatre sources d’angoisses que vivent les hommes : les angoisses de la solitude, de la liberté, de la peur de la mort, et de l'absence de sens.

Pour quelqu’un en souffrance au travail, ces quatre angoisses prennent une vraie consistance. Il les touche du doigt tous les jours :

• L’isolement, avec la folie de l’évaluation permanente qui met en concurrence les uns avec les autres, l’impossibilité de parler, parler vraiment en toute intimité, surtout quand on est cadre, parler de ses doutes à ses collègues ou à ses supérieurs, et aussi bien sûr, à ses proches.
• Il y a l’absence de liberté, la soumission au contrat de travail qui empêche de s’épanouir. Comment se fait-il que le fait de pénétrer dans une entreprise fasse perdre, si on n’y prend pas garde, une grande partie de ses droits de citoyen ?
• Et puis la peur au travail, de le perdre et de se retrouver au chômage. De ne pas pouvoir subvenir aux besoins élémentaires de sa famille. Mais aussi la peur de mal faire son travail. D’avoir des critiques, d’être mal jugé par ses collègues. De ne pas se sentir à la hauteur.
• Enfin, l’absence de sens. Si le monde n’a pas de sens, le monde de l’entreprise en a encore moins. Les salariés, ceux qui travaillent aujourd’hui dans les entreprises, le savent bien : le sens permet de supporter la souffrance. Quand on fait du sport, on souffre, mais ça a du sens. Durant la guerre, des hommes ont supporté la torture car il y avait du sens à sauver des camarades. Par contre, une souffrance qui n’a pas de sens est véritablement insupportable !

Mon but est donc de réfléchir au sens à donner à son travail. Car je ne crois pas en l’absence de sens. Je crois au contraire qu’il y a dans le monde beaucoup trop de sens, un trop plein de sens, et que ce qui est difficile est de trouver le sien propre.